Se déplacer à Istanbul n’est pas évident au premier abord
(ni même après d’ailleurs). Istanbul est une ville très ancienne, étendue,
répartie sur 2 continents, au dénivelé très important (il y a 7 collines, comme
son homologue dans l’Empire Romain d’Occident). Bref, il faut s’attendre à tout
ici, les rues sont généralement étroites, tortueuses, à pic ou à sens unique.
C’est pour cela que je vous présente un petit guide pratique
qui recense toutes les possibilités pour se déplacer, cependant je ne rentrerai
pas dans les détails non plus, je vous conseille quand même de jeter un œil au
site de l’IETT (la compagnie de transports en commun -seulement en anglais) si
vous voulez planifier votre séjour à Istanbul.
Lien de l'IETT:http://www.iett.gov.tr/en/main/pages/buses/156
La carte se trouve dans son format original ici.
À Pied
Tout d’abord, le plus évident est de se déplacer à pied.
Sans doute le plus pratique pour le touriste flâneur qui veut s’imprégner de l’atmosphère de la ville. C’est aussi
agréable la plupart du temps. Parce qu’il y a des endroits ou des moments où on
peut préférer d’autres moyens de transports.
Petit tour d’horizon des difficultés du touriste
marcheur : très souvent les trottoirs sont impropres à la marche, il y a
des trous dans les trottoirs, des véhicules y sont garés, un immeuble en
construction bloque le trottoir ou tout simplement la rue est trop petite pour
avoir un trottoir. Bref, ce n’est pas toujours une partie de plaisir, prévoir
des chaussures de marche ou de bonnes baskets pour ne pas être surpris.
C’est aussi lorsqu’il pleut que j’évite de marcher aussi,
sans trottoirs, difficile de garder les pieds au sec ou même éviter la boue qui
se retrouve dans toutes les rues et finis souvent sur les chaussures. Aussi,
les quartiers touristiques sont plutôt espacés entre eux donc on est rapidement
obligé d’opter pour un autre mode de transport.
À vélo
Ce n’est pas forcément le plus pratique lorsque l’on est
touriste, il y a peu de magasins de locations de vélos, et comme je l’ai déjà
précisé, le dénivelé à Istanbul est important, donc c’est sans doute pas le
plus plaisant. Il faut ajouter à cela qu’il n’y a quasiment aucune voies
cyclables à Istanbul, et que les automobilistes et autres véhicules ne
s’attendent pas du tout à voir arriver un cycliste, cela peut être rapidement
dangereux. En revanche, pour le touriste
qui vient du côté Asiatique, là où j’habite, c’est beaucoup plus
plaisant, car les rues sont généralement plus larges, il y a moins de dénivelé.
Enfin, il est très courant pour les Stambouliotes de faire du vélo le long de
la mer de ce côté du Bosphore, comme j’en ai déjà parlé dans les articles
précédents.
Le pass : jeton ou Istanbul Kart
Vous avez la possibilité d’acheter un billet à l’unité
(appelé « Jeton »), ou bien d’acheter la carte magnétique (avec une
puce RFID, qui marche comme un pass Navigo), qui est moins cher lorsqu’on l’utilise
souvent. Cette carte ou jetons sont utilisables dans les bus (Otobüs),
Tramways, Métro, Metrobus, Ferries (Vapur) et Bus de mer (Deniz Otobüslü).
À noter que lorsque l’on descend du Métrobus par exemple, on
peut repasser la carte sur un terminal pour se faire rembourser de la
différence (lorsqu’on descend avant le terminus).
Il est difficile de trouver les tarifs exacts, ils varient
en fonction du mode de transport, du nombre d’arrêts, les tarifs changent
souvent, la dernière fois au mois de Juin. Mais si je ne dis pas de bêtise la
carte vaut 20 livres turques, et ensuite chaque voyage déduit le solde présent
sur la carte.
Bref, globalement, si vous restez quelques jours, n’hésitez
pas à acheter la carte, on peut la recharger dans n’importe quelle station de
métro ou de tramway
Rail
Tramway Nostalgique sur la rue Istiklal |
![]() |
Tramway Kadiköy-Moda |
Tramway (historique et moderne)
Il existe tout d’abord deux types de tramways, l’un est
historique et pittoresque, l’autre est moderne et confortable. On trouve deux
lignes de tramway historiques à Istanbul, l’un du côté Européen, ligne NT (pour
Nostaljik Tramway) qui remonte la rue Istiklal (la grande rue commerçante et
piétonne du quartier de Beyoğlu, reliant la place Taksim au Tünel), et l’autre
du côté Anatolien, ligne T3 qui relie en gros le terminal de ferries de Kadıköy
au quartier de Moda qui surplombe Kadıköy (et forme une boucle). C’est un vieux
tramway en bois, qui est très joli à voir, mais sans doute pas très confortable
lorsqu’il fait très chaud et humide en été, car il n’y a aucune climatisation.
On trouve les lignes de tramway moderne seulement côté
Européen, la principale à connaître est la ligne T1, celle qui relie le
terminal de ferries Kabataş au quartier de Zeytinburnu, c’est sans doute le
plus utile lorsque l’on est touriste, car il passe par toute la vieille ville
(Grand Bazar, Topkapı,
Sainte-Sophie, pont de Galata et va jusqu’au Funiküler, qui est à 5 minutes de
la place Taksim). Le seul point négatif de ce tramway est qu’il est presque
tout le temps plein à craquer (qui n’est pas sans rappeler la ligne 13 pour
ceux qui connaissent).
Funiculaires
Deux funiculaires à Istanbul, l’un reliant Karaköy (terminal
de ferries) au bas de la rue Istiklal (tout près de la tour de Galata), Tünel,
ligne T (en gris sur la carte), qui est donc sous terre comme son nom l’indique,
très pratique et rapide.
L’autre (bien nommé) est le Funiküler, ligne F1, et qui
relie le terminal de Kabataş (pas loin du palais de
Dolmabahçe) à la place
Taksim. Pareil, très pratique et rapide.
Métro
Le métro à Istanbul est très récent, les premières lignes
ont été mises en service en 2000, et ne cessent de s’agrandir. La ligne la plus
utile pour les touristes est sans doute la ligne M1, qui relie l’aéroport
International Atatürk au quartier de Aksaray (qui se connecte ensuite au tramway
T1) parfait si l’on veut rejoindre un hôtel dans le quartier de Sultanhamet ou
de Beyoğlu.
Côté asiatique, la seule ligne de métro actuelle est encore
plus récente (2012 pour la ligne M4), qui globalement relie le terminal de
Kadıköy aux différents quartiers s’étendant toujours plus à l’Est, mais elle
longe une autoroute, assez loin du bord de mer et des lieux intéressants, donc
pas des plus pratique lors que l’on est à pied.
Cependant, les lignes de métros s’allongent tellement
rapidement qu’il est quasiment impossible d’avoir une carte totalement à jour,
même à l’intérieur des stations de métros, le réseau est amené à se développer
encore plus dans les années qui viennent.
Marmaray
Dernière addition au réseau de transport en commun, fini en
Mars 2014, le premier tunnel sous le Bosphore, qui en fait le premier métro
reliant l’Europe à l’Asie, c’est la ligne noire sur la carte. À ce propos, j’ai
trouvé difficile de trouver une carte à jour rassemblant toutes les lignes,
celle-ci contre est sans doute la plus complète et correcte.
En bref, le Marmaray change la vie des habitants et des
touristes, on peut faire Kadıköy – Sainte-Sophie en très peu de temps (30-40
minutes), et surtout sans se mouiller lorsqu’il pleut ou lorsque les ferries ne
sont pas en service en raison de la météo (on y reviendra dans la partie
consacrée aux bateaux). C’est aussi à conseiller pour ceux qui ont le mal de
mer et qui cherchent à éviter les ferries.
Train de banlieue
Enfin, la dernière partie des transports en commun sur rail
est le train de banlieue (souvent noté B2 pour Banliyö), qu’on trouve sur le
côté asiatique, reliant la gare d’Haydırpaşa (dont j’ai parlé dans l’article sur le hammam), dans le quartier de Kadıköy,
aux différents quartiers longeant la mer de Marmara, suivant globalement
l’avenue de Bagdad. Cette ligne est malheureusement fermée actuellement car
remise à neuve, mais à l’avenir cette ligne me mettra en connexion presque
directe avec le Marmara et le côté européen.
Route
Istanbul est malheureusement aussi célèbre pour ses nombreux
embouteillages, avec presque 15 millions d’habitants et seulement 2 ponts pour
relier les 2 côtés de la ville, bref, la route c’est à éviter le plus possible,
mais sous certaines conditions, ça peut être aussi très pratique. On va le voir
en détail.
Bus
Tout d’abord le bus, appelé ici Otobüs, a l’avantage d’être
bon marché, de desservir les principales routes, par contre il est souvent pris dans le trafic, et ce n’est donc pas le
moyen de transport que je privilégie. Ce sont généralement des bus violet
(couleur choisie par les habitants).
Métrobus
Je préfère de loin le Métrobus (représenté avec la ligne
jaune moutarde sur la carte) car c’est sans doute le moyen le plus économique
et rapide pour relier le côté asiatique au continent européen, car il emprunte
le pont du Bosphore (appelé aussi le 1er pont). Il a le grand
avantage d’avoir sa propre voie de circulation (sauf sur le pont), il est donc
rapide, fréquent mais relativement bondé. Aucun intérêt si vous restez du côté
européen cependant. Ce sont aussi des autobus, mais cette fois-ci de
couleur gris/noir.
Dolmuş (qui veut dire “plein”)
Sorte d’hybride
entre un taxi et un bus, un taxi collectif donc, qui ne part que lorsqu’il est
rempli à 70%-80%, mais qui suit une ligne bien définie. Il faut annoncer à
l’avance son arrêt, donc il faut bien connaître son itinéraire. Il y a
relativement peu de lignes, c’est un tranport privé, donc pas de cartes des
rues desservies, cependant, les lignes que j’utilise principalement sont Avenue
de Bagdad-Place Taksim (coûte 7 livres turques, un peu plus de 2 euros), et la
ligne reliant l’avenue de Bagdad au terminal de ferries de Kadıköy (ce
qui coûte 3 livres turques, soit presque 1 euro). Ils sont facilement identifiables
car ce sont des vans de 9 places (type J9), de couleur jaune côté Asiatique, et
de couleur bleue côté européen, à ce que j’en sais.
Minibus
Un autre moyen de transport que j’utilise régulièrement est
le Minibus, qui circule sur quelques axes (1 seul à ma connaissance côté
asiatique). Ils fonctionnent sur le même principe qu’un bus public, seulement,
ils sont plus petits (une vingtaine de place au maximum, en comptant les places
debout), peuvent s’arrêter là où l’on souhaite. On les reconnaît car ils sont
de couleur bleue (et ils klaxonnent tout le temps pour appâter le chaland).
Enfin, ils sont moins chers que les dolmuş, 1,8 livres turques contre 3 pour la même distance. Je l’utilise surtout
pour aller de chez moi à l’arrêt de Métrobus lorsque je vais à aller à la place
Taksim.
Taxi
On trouve énormément de taxis à Istanbul, des deux côtés du
Bosphore. Ils sont opérés par plusieurs compagnies, certains sont privés, mais
pour s’assurer de voyager dans un taxi régulier, il faut s’assurer que les
numéros de plaques d’immatriculation ainsi que le nom de la compagnie de taxi
apparaissent sur les portières du taxi. Ils sont relativement peu chers (en
comparaison avec la France, mais même avec le Canada), et vont bien entendu
partout où on le demande en ville (même de l’autre côté du pont). Par contre,
il n’est pas surprenant que le chauffeur ne connaisse pas votre destination
exactement, si c’est un quartier peu connu, et il aura alors recours aux
conseils de ses collègues par CB généralement. Pratique partout et à tout
moment (sauf peut-être le matin aux heures de pointe, où ils peuvent être
rares).
Mer
Ferries (appelés « Vapur ») et « Motor »)
Moyen de transport très important, surtout avant qu’il y ait
les Métrobus ou le Marmaray, car ils permettent de relier les principaux
quartiers plutôt rapidement (compter au maximum 20 minutes entre Kadıköy et
Eminönü) et ils sont disponibles toutes les 15 à 20 minutes. Quand j’ai le
temps et que le temps s’y prête, c’est vraiment le mode de transport que je
privilégie, car c’est bon marché, on peut se déplacer sur le bateau, soit
s’asseoir à l’intérieur quand il fait frais, ou profiter du vent et surtout de
la magnifique vue qu’on a de la ville. Le dernier point non négligeable, c’est
aussi le fait que l’on sert du thé à bord de ces bateaux, un gus passe par tous
les passagers pour y vendre un thé à 1 livre turque. À privilégier pour tous
ceux qui veulent prendre des photos des palais de Topkapi, de Sainte-Sophie, ou
de la tour de Léandre ou de Galata.
Beaucoup de lignes sont présentes, dont les principales
sont :
Kadıköy – Eminönü – Karaköy (globalement Rive Asiatique –
Quartier de Sultanhamet – Quartier de Beyoglu/Galata)
Kadıköy – Kabataş
(Rive Asiatique - Quartier de Beşiktaş)
Üsküdar - Eminönü
Enfin, il faut aussi noter que l’on peut l’utiliser avec le
pass de transport d’Istanbul.
Bus de Mer (Deniz otobüslü)
Il existe également les bus de mer, plus rapides et plus
chers, mais plus rapides (représentés par le sigle IDO sur la carte). Ils sont
également moins fréquents (plutôt aux heures de pointe), et les lignes moins
nombreuses.
Enfin, comme les ferries, ils sont dépendants de la météo,
et très souvent lorsqu’il y a des tempêtes ou du brouillard, ils restent tout
simplement à quai.
Taxis de mer (Deniz Taksi)
Le dernier moyen de transport que je vais recenser est le
taxi de mer, qui comme son nom l’indique, est privé, qui peut contenir une
dizaine de personnes au maximum, et qui relie les principaux embarcadères.
Globalement bien plus cher que les autres transports par bateaux, mais très
pratiques car toujours disponibles (sauf en cas d’intempéries).