mercredi 9 juillet 2014

Comment se déplacer quand on est touriste à Istanbul?

Se déplacer à Istanbul n’est pas évident au premier abord (ni même après d’ailleurs). Istanbul est une ville très ancienne, étendue, répartie sur 2 continents, au dénivelé très important (il y a 7 collines, comme son homologue dans l’Empire Romain d’Occident). Bref, il faut s’attendre à tout ici, les rues sont généralement étroites, tortueuses, à pic ou à sens unique.

C’est pour cela que je vous présente un petit guide pratique qui recense toutes les possibilités pour se déplacer, cependant je ne rentrerai pas dans les détails non plus, je vous conseille quand même de jeter un œil au site de l’IETT (la compagnie de transports en commun -seulement en anglais) si vous voulez planifier votre séjour à Istanbul.

La carte se trouve dans son format original ici.

À Pied
Tout d’abord, le plus évident est de se déplacer à pied. Sans doute le plus pratique pour le touriste flâneur qui veut s’imprégner de  l’atmosphère de la ville. C’est aussi agréable la plupart du temps. Parce qu’il y a des endroits ou des moments où on peut préférer d’autres moyens de transports.
Petit tour d’horizon des difficultés du touriste marcheur : très souvent les trottoirs sont impropres à la marche, il y a des trous dans les trottoirs, des véhicules y sont garés, un immeuble en construction bloque le trottoir ou tout simplement la rue est trop petite pour avoir un trottoir. Bref, ce n’est pas toujours une partie de plaisir, prévoir des chaussures de marche ou de bonnes baskets pour ne pas être surpris.
C’est aussi lorsqu’il pleut que j’évite de marcher aussi, sans trottoirs, difficile de garder les pieds au sec ou même éviter la boue qui se retrouve dans toutes les rues et finis souvent sur les chaussures. Aussi, les quartiers touristiques sont plutôt espacés entre eux donc on est rapidement obligé d’opter pour un autre mode de transport.

À vélo
Ce n’est pas forcément le plus pratique lorsque l’on est touriste, il y a peu de magasins de locations de vélos, et comme je l’ai déjà précisé, le dénivelé à Istanbul est important, donc c’est sans doute pas le plus plaisant. Il faut ajouter à cela qu’il n’y a quasiment aucune voies cyclables à Istanbul, et que les automobilistes et autres véhicules ne s’attendent pas du tout à voir arriver un cycliste, cela peut être rapidement dangereux. En revanche, pour le touriste  qui vient du côté Asiatique, là où j’habite, c’est beaucoup plus plaisant, car les rues sont généralement plus larges, il y a moins de dénivelé. Enfin, il est très courant pour les Stambouliotes de faire du vélo le long de la mer de ce côté du Bosphore, comme j’en ai déjà parlé dans les articles précédents.

Le pass : jeton ou Istanbul Kart

Vous avez la possibilité d’acheter un billet à l’unité (appelé « Jeton »), ou bien d’acheter la carte magnétique (avec une puce RFID, qui marche comme un pass Navigo), qui est moins cher lorsqu’on l’utilise souvent. Cette carte ou jetons sont utilisables dans les bus (Otobüs), Tramways, Métro, Metrobus, Ferries (Vapur) et Bus de mer (Deniz Otobüslü).

À noter que lorsque l’on descend du Métrobus par exemple, on peut repasser la carte sur un terminal pour se faire rembourser de la différence (lorsqu’on descend avant le terminus).
Il est difficile de trouver les tarifs exacts, ils varient en fonction du mode de transport, du nombre d’arrêts, les tarifs changent souvent, la dernière fois au mois de Juin. Mais si je ne dis pas de bêtise la carte vaut 20 livres turques, et ensuite chaque voyage déduit le solde présent sur la carte.
Bref, globalement, si vous restez quelques jours, n’hésitez pas à acheter la carte, on peut la recharger dans n’importe quelle station de métro ou de tramway

Rail
Tramway Nostalgique sur la rue Istiklal
Tramway Kadiköy-Moda

Tramway (historique et moderne)
Il existe tout d’abord deux types de tramways, l’un est historique et pittoresque, l’autre est moderne et confortable. On trouve deux lignes de tramway historiques à Istanbul, l’un du côté Européen, ligne NT (pour Nostaljik Tramway) qui remonte la rue Istiklal (la grande rue commerçante et piétonne du quartier de Beyoğlu, reliant la place Taksim au Tünel), et l’autre du côté Anatolien, ligne T3 qui relie en gros le terminal de ferries de Kadıköy au quartier de Moda qui surplombe Kadıköy (et forme une boucle). C’est un vieux tramway en bois, qui est très joli à voir, mais sans doute pas très confortable lorsqu’il fait très chaud et humide en été, car il n’y a aucune climatisation.

On trouve les lignes de tramway moderne seulement côté Européen, la principale à connaître est la ligne T1, celle qui relie le terminal de ferries Kabataş au quartier de Zeytinburnu, c’est sans doute le plus utile lorsque l’on est touriste, car il passe par toute la vieille ville (Grand Bazar, Topkapı, Sainte-Sophie, pont de Galata et va jusqu’au Funiküler, qui est à 5 minutes de la place Taksim). Le seul point négatif de ce tramway est qu’il est presque tout le temps plein à craquer (qui n’est pas sans rappeler la ligne 13 pour ceux qui connaissent).

Funiculaires

Deux funiculaires à Istanbul, l’un reliant Karaköy (terminal de ferries) au bas de la rue Istiklal (tout près de la tour de Galata), Tünel, ligne T (en gris sur la carte), qui est donc sous terre comme son nom l’indique, très pratique et rapide.

L’autre (bien nommé) est le Funiküler, ligne F1, et qui relie le terminal de Kabataş (pas loin du palais de 
Dolmabahçe) à la place Taksim. Pareil, très pratique et rapide.

Métro

Le métro à Istanbul est très récent, les premières lignes ont été mises en service en 2000, et ne cessent de s’agrandir. La ligne la plus utile pour les touristes est sans doute la ligne M1, qui relie l’aéroport International Atatürk au quartier de Aksaray (qui se connecte ensuite au tramway T1) parfait si l’on veut rejoindre un hôtel dans le quartier de Sultanhamet ou de Beyoğlu.
Côté asiatique, la seule ligne de métro actuelle est encore plus récente (2012 pour la ligne M4), qui globalement relie le terminal de Kadıköy aux différents quartiers s’étendant toujours plus à l’Est, mais elle longe une autoroute, assez loin du bord de mer et des lieux intéressants, donc pas des plus pratique lors que l’on est à pied.
Cependant, les lignes de métros s’allongent tellement rapidement qu’il est quasiment impossible d’avoir une carte totalement à jour, même à l’intérieur des stations de métros, le réseau est amené à se développer encore plus dans les années qui viennent.

Marmaray

Dernière addition au réseau de transport en commun, fini en Mars 2014, le premier tunnel sous le Bosphore, qui en fait le premier métro reliant l’Europe à l’Asie, c’est la ligne noire sur la carte. À ce propos, j’ai trouvé difficile de trouver une carte à jour rassemblant toutes les lignes, celle-ci contre est sans doute la plus complète et correcte.
En bref, le Marmaray change la vie des habitants et des touristes, on peut faire Kadıköy – Sainte-Sophie en très peu de temps (30-40 minutes), et surtout sans se mouiller lorsqu’il pleut ou lorsque les ferries ne sont pas en service en raison de la météo (on y reviendra dans la partie consacrée aux bateaux). C’est aussi à conseiller pour ceux qui ont le mal de mer et qui cherchent à éviter les ferries.

Train de banlieue
Enfin, la dernière partie des transports en commun sur rail est le train de banlieue (souvent noté B2 pour Banliyö), qu’on trouve sur le côté asiatique, reliant la gare d’Haydırpaşa (dont j’ai parlé dans l’article sur le hammam), dans le quartier de Kadıköy, aux différents quartiers longeant la mer de Marmara, suivant globalement l’avenue de Bagdad. Cette ligne est malheureusement fermée actuellement car remise à neuve, mais à l’avenir cette ligne me mettra en connexion presque directe avec le Marmara et le côté européen.

Route

Istanbul est malheureusement aussi célèbre pour ses nombreux embouteillages, avec presque 15 millions d’habitants et seulement 2 ponts pour relier les 2 côtés de la ville, bref, la route c’est à éviter le plus possible, mais sous certaines conditions, ça peut être aussi très pratique. On va le voir en détail.

Bus

Tout d’abord le bus, appelé ici Otobüs, a l’avantage d’être bon marché, de desservir les principales routes, par contre il est souvent  pris dans le trafic, et ce n’est donc pas le moyen de transport que je privilégie. Ce sont généralement des bus violet (couleur choisie par les habitants).

Métrobus

Je préfère de loin le Métrobus (représenté avec la ligne jaune moutarde sur la carte) car c’est sans doute le moyen le plus économique et rapide pour relier le côté asiatique au continent européen, car il emprunte le pont du Bosphore (appelé aussi le 1er pont). Il a le grand avantage d’avoir sa propre voie de circulation (sauf sur le pont), il est donc rapide, fréquent mais relativement bondé. Aucun intérêt si vous restez du côté européen cependant. Ce sont aussi des autobus, mais cette fois-ci de couleur gris/noir.

Dolmuş (qui veut dire “plein”)

Sorte d’hybride entre un taxi et un bus, un taxi collectif donc, qui ne part que lorsqu’il est rempli à 70%-80%, mais qui suit une ligne bien définie. Il faut annoncer à l’avance son arrêt, donc il faut bien connaître son itinéraire. Il y a relativement peu de lignes, c’est un tranport privé, donc pas de cartes des rues desservies, cependant, les lignes que j’utilise principalement sont Avenue de Bagdad-Place Taksim (coûte 7 livres turques, un peu plus de 2 euros), et la ligne reliant l’avenue de Bagdad au terminal de ferries de Kadıköy (ce qui coûte 3 livres turques, soit presque 1 euro). Ils sont facilement identifiables car ce sont des vans de 9 places (type J9), de couleur jaune côté Asiatique, et de couleur bleue côté européen, à ce que j’en sais.

Minibus

Un autre moyen de transport que j’utilise régulièrement est le Minibus, qui circule sur quelques axes (1 seul à ma connaissance côté asiatique). Ils fonctionnent sur le même principe qu’un bus public, seulement, ils sont plus petits (une vingtaine de place au maximum, en comptant les places debout), peuvent s’arrêter là où l’on souhaite. On les reconnaît car ils sont de couleur bleue (et ils klaxonnent tout le temps pour appâter le chaland). Enfin, ils sont moins chers que les dolmuş, 1,8 livres turques contre 3 pour la même distance. Je l’utilise surtout pour aller de chez moi à l’arrêt de Métrobus lorsque je vais à aller à la place Taksim.

Taxi
On trouve énormément de taxis à Istanbul, des deux côtés du Bosphore. Ils sont opérés par plusieurs compagnies, certains sont privés, mais pour s’assurer de voyager dans un taxi régulier, il faut s’assurer que les numéros de plaques d’immatriculation ainsi que le nom de la compagnie de taxi apparaissent sur les portières du taxi. Ils sont relativement peu chers (en comparaison avec la France, mais même avec le Canada), et vont bien entendu partout où on le demande en ville (même de l’autre côté du pont). Par contre, il n’est pas surprenant que le chauffeur ne connaisse pas votre destination exactement, si c’est un quartier peu connu, et il aura alors recours aux conseils de ses collègues par CB généralement. Pratique partout et à tout moment (sauf peut-être le matin aux heures de pointe, où ils peuvent être rares).

Mer

Ferries (appelés « Vapur ») et « Motor »)

Moyen de transport très important, surtout avant qu’il y ait les Métrobus ou le Marmaray, car ils permettent de relier les principaux quartiers plutôt rapidement (compter au maximum 20 minutes entre Kadıköy et Eminönü) et ils sont disponibles toutes les 15 à 20 minutes. Quand j’ai le temps et que le temps s’y prête, c’est vraiment le mode de transport que je privilégie, car c’est bon marché, on peut se déplacer sur le bateau, soit s’asseoir à l’intérieur quand il fait frais, ou profiter du vent et surtout de la magnifique vue qu’on a de la ville. Le dernier point non négligeable, c’est aussi le fait que l’on sert du thé à bord de ces bateaux, un gus passe par tous les passagers pour y vendre un thé à 1 livre turque. À privilégier pour tous ceux qui veulent prendre des photos des palais de Topkapi, de Sainte-Sophie, ou de la tour de Léandre ou de Galata.
Beaucoup de lignes sont présentes, dont les principales sont :
Kadıköy – Eminönü – Karaköy (globalement Rive Asiatique – Quartier de Sultanhamet – Quartier de Beyoglu/Galata)
Kadıköy – Kabataş (Rive Asiatique - Quartier de Beşiktaş)
Üsküdar - Eminönü
Enfin, il faut aussi noter que l’on peut l’utiliser avec le pass de transport d’Istanbul.

Bus de Mer (Deniz otobüslü)

Il existe également les bus de mer, plus rapides et plus chers, mais plus rapides (représentés par le sigle IDO sur la carte). Ils sont également moins fréquents (plutôt aux heures de pointe), et les lignes moins nombreuses.
Enfin, comme les ferries, ils sont dépendants de la météo, et très souvent lorsqu’il y a des tempêtes ou du brouillard, ils restent tout simplement à quai.

Taxis de mer (Deniz Taksi)


Le dernier moyen de transport que je vais recenser est le taxi de mer, qui comme son nom l’indique, est privé, qui peut contenir une dizaine de personnes au maximum, et qui relie les principaux embarcadères. Globalement bien plus cher que les autres transports par bateaux, mais très pratiques car toujours disponibles (sauf en cas d’intempéries).