La mer est vraiment partout à Istanbul. En plus du détroit
du Bosphore qui relie la mer de Marmara à la mer Noire, la mer s’invite aussi
autour d’un chapelet de 9 îles au large de la côte anatolienne. Elles s’appellent les Îles des Princes (Prens
Adaları en turc) et sont une des destinations les plus populaires en été pour
une excursion d’une journée. On y accède en ferry après environ une demi-heure
de traversée (depuis la rive asiatique).
Les phaétons - Büyükada Avril 2010
La particularité de ces îles est que les voitures y sont
interdites, les seuls moyens de transports autorisés sont les vélos et les
voitures à cheval de type phaéton (appelé Fayton en turc).
Büyükada – La grande île : la destination touristique
Büyükada - Avril 2010
C'est l’île que les Stambouliotes privilégient lorsqu’ils
vont « aux îles ». Malheureusement, l’île n’est pas assez grande pour
les touristes, on est donc vite entouré de vélos, voitures à cheval ou simple
promeneurs un peu partout (surtout les week-ends ou pendant les grandes
vacances). On y trouve aussi beaucoup de cafés, restaurants et hôtels. Seul le
cadre et l’absence de voiture donne donc
l’impression qu’on a quitté la ville.
Une villa victorienne - Büyükada - Avril 2010
Elle vaut néanmoins le détour car on y trouve beaucoup de
vieilles villas en bois de style victorien, certaines sont toujours utilisées
comme villégiatures. Et puis c’est toujours agréable de faire une randonnée à
vélo ou à pied dans un tel cadre.
Büyükada - Juin 2010
Büyükada - Juin 2010
Heybeliada – Une petite île touristique mais qui reste relativement
sauvage
Heybeliada - Mai 2014
Ce n’est pas l’île qui attire le plus de touristes, car on y
trouve beaucoup moins de cafés, de restaurants, moins voire pas d’hôtels du
tout. C’est une île beaucoup plus vierge que Büyükada, car il y a de nombreuses
installations militaires ainsi que de nombreux monastères orthodoxes grecs. C’est
pour moi l’île idéale pour y faire une rando à vélo, car il y a beaucoup moins
de touristes et les points de vue sont aussi jolis que sur la grande île.
On dirait pas la baie de Monaco à l'tat sauvage? - Heybeliada - Mai 2014
Heybeliada
On peut y louer très facilement un vélo sur place, 5 Livres
Turques pour 1 heure (même pas 3 euros), et j’ai d’ailleurs été surpris que les vélos soient d’aussi
bonne qualité. J’ai tellement de mauvais
souvenirs de vélos de location.
Un vélo sans roue voilée ni chaïne qui saute à répétition
Et une fois quitté le village, on se retrouve vite en pleine
nature, dans les sous-bois, avec des odeurs et des points de vue qui rappellent
beaucoup la côte d’azur. Si l’on veut on peut monter au sommet de l’île (c’est
relativement rapide), ou bien faire le grand tour en contrebas. En 2 heures on
a largement le temps de faire le tour de l’île, s’arrêter pour prendre des
photos ou simplement s’arrêter et profiter des bruits de la nature.
Byzance - 21 Avant J.C. (on dirait des pavés de l'époque sérieusement)
On a l’impression d’être bien loin de la civilisation, du
boulot, on se croit en vacances sur la côte d’azur. Et pourtant, ce n’est qu’à
45 minutes de la ville. À ne pas manquer si on a envie d’échapper à l’agitation
effrénée de la ville.
Tout d’abord, je voudrais expliquer à tous mes amis Français
que les Turcs font du petit-déjeuner un vrai repas, voire une vraie activité
sociale. Ici, les amis s’invitent à un petit-déjeuner les samedis ou dimanches
matin. Et ce n’est pas un brunch attention, ça reste un petit déj!
Les composantes essentielles en sont, du fromage frais (crémeux
ou en pâte plus solide, souvent plusieurs types de féta), une salade de
tomates, de concombres, des olives (vertes et noires), souvent des œufs (à la
coque, en omelette, au plat), du pain, comme le simit (le pain rond au sésame,
qui est ce que la baguette est aux Français), de la saucisse épicée cuite à la poêle
(Sucuk ou soudjouke en français), du jambon turc, ou du salami, parfois de
la roquette. On peut bien sûr trouver d’autres spécialités selon l’envie. Ouf! On
fait une pause là, on est qu’à la moitié.
Un (bon) exemple de petit-déjeuner turc
On y ajoute ensuite tout ce qu’il y a de sucré, des
confitures de tous les fruits possibles, du miel, des pâtes à tartiner (nutella
ou celle avec seulement de la noisette), des viennoiseries, des fruits de saison
et je crois que c’est à peu près tout.
Et bien sûr, pour accompagner tout cela, du thé. Beaucoup de
thé. Du thé noir de Turquie, qui pousse le long de la mer noire. On le boit
dans des petits verres en forme de tulipe.
Le çay bahçesi (jardin de thé).
Ici, on n’y sert du thé, et uniquement du thé. C’est
pourquoi je me retrouve un samedi matin à 10 heures, avec une bonne dizaine de
simits, des confitures sous le bras, retrouver la famille pour partager un
petit déj. Les Stambouliotes y font une sorte de picnic matinal (ou plutôt à la
mi-journée), chacun ramenant une partie du petit déjeuner et y passent 2, 3
heures lorsque les beaux jours arrivent.
vue sur la mer et la côte européenne
Celui-ci est dans le quartier de Moda, qui offre qui plus
est, une magnifique vue sur la mer et la côte européenne dont on aperçoit les
silhouettes des grandes mosquées et Sainte-Sophie.
À noter qu’à l’occasion de ce petit-déj, j’ai vécu mon
premier séisme à Istanbul, long de 20 secondes, 6,5 sur l’échelle de Richter.
On l’a bien ressenti, surtout en étant assis sur des chaises de jardin. Ça a
été sans grand dommage heureusement. Car ici le grand séisme (7,4) de 1999 est
bien ancré dans les mémoires, car il avait fait plus de 17,000 victimes. J’aimerai
d’ailleurs envoyer toutes mes pensées aux familles affectées par le drame de mine
de Soma.
Petite ville
sur le Bosphore, ou plutôt quartier, car toujours au sein de la métropole d’Istanbul,
Kalınca se trouve en face du parc d’Emirgan (dont j’ai parlé lors de l’article
sur les tulipes), et profite donc d’une vue incroyable (comme tous les points
de vue sur le Bosphore).
L’été étant
presque là, cette petite ville a des airs de station balnéaire. Comme tous les
petits ports sur le Bosphore, ce quartier composé principalement d’une route
longeant la mer placée dans une étroite bande entre les collines et la mer. Kalınca
a la particularité d’avoir une petite place avec des cafés tout près de l’embarcadère.
Ses cafés et restaurants sont réputés pour servir un type de yaourt très
naturel et unique (servi typiquement avec du sucre en poudre. Rien de bien
sensationnel mais ça donne un argument marketing à ce petit port, qui est donc
une destination de choix pour les Stambouliotes le week-end.
C’est bien
là le principal point négatif que je trouve à toutes les petites villes le long
du Bosphore, c’est qu’il y a peu d’espace entre la mer et les collines, donc la
circulation est très chargée et il est difficile de s’y garer. Mais quelques
transports en communs viennent jusque-là (bus et minibus), j’y reviendrai
lorsque je ferai mon article sur ce sujet.
Dernier
point à préciser, comme on le voit sur le plan cette ville se trouve au-delà du
2e pont sur le Bosphore, et juste après les ruines d’une forteresse ottomane,
construite lors du siège de Constantinople et datant du 14e siècle,
dont le nom est Anadoluhisarı (littéralement : le château Anatolien). Je l’avais
déjà photographié il y a quelques années. Cet endroit est apprécié car un petit
bras de mer vient jusque dans les terres où des vieilles maisons en bois et des
cafés autour d’une marina lui donnent un aspect pittoresque.
Cette semaine pas de découverte
culinaire, ni de visite de nouveau quartier mais un moment de détente et de
relaxation dans un lieu typique stambouliote : un hammam pas touristique
du tout, c’est plutôt le hammam de quartier, où les petits vieux viennent aussi
passer leur samedi après-midi pluvieux.
Faire cuire à la vapeur pendant une heure, malaxer avec énergie pendant 15 minutes, et passer sous l'eau froide: c'est prêt!
Alors pourquoi un article là-dessus
cette semaine? Et bien, je pensais écrire tout un article pour décrire mes
aventures dans les bureaucraties turques et françaises, mais en fait ce serait
de toutes façons mieux résumé par ce petit extrait du dessin animé Les 12
Travaux d’Asterix.
Mis à part ce cliché bien connu,
j’ai quand même pu comprendre pourquoi l’administration turque est si lente :
l’agent qui s’occupait de traiter mon dossier s’arrêter de travailler toutes
les 30 secondes pour répondre au dernier message Whatsapp qu’il a reçu, ou bien
même pour décrocher son portable et discuter avec sa cousine. Ou encore, j’ai
eu la chance d’avoir un agent des services fiscaux qui passait plus de temps à
me questionner sur ma vie personnelle qu’à remplir mon dossier. Cela fait
partie du charme des fonctionnaires turques. C’est souvent le bazar, les
fonctionnaires ne sont pas toujours au courant des dernières procédures (qui
changent tous les six mois), ou prennent le temps de répondre aux questions de toute
personne qui court-circuite la file; mais au bout du compte, certains sont
tellement ouverts qu’ils m’inviteraient presque à déjeuner chez eux le week-end
prochain.
Bref, après cette semaine
éprouvante nerveusement et physiquement, un passage dans un bain turc était ce
qui me fallait.
Ce hammam est situé dans le
quartier de Kadiköy, tout près de la gare de Haydarpaşa que j’aime beaucoup
pour son architecture et pour la vue qu’on a sur la corne d’or (Sainte-Sophie,
la Mosquée Bleue et le palais de Topkapi). Elle n’est plus en activité
actuellement, mais on peut toujours la visiter (c’est d’ailleurs le lieu que choisissent
beaucoup de couples pour y prendre leurs photos de mariage). On peut voir cette
gare dans un spot publicitaire de Chanel avec Audrey Tautou d’il y a quelques années.
Une locomotive rappellant le mythique Orient-Express. On aperçoit Sainte-Sophie et la Mosquée Bleue en arrière plan.
La gare d'Haydarpaşa (construite en 1872)
Le hammam en lui-même n’a rien d’exceptionnel,
mais il est bon marché et il donne une bonne expérience d’un hammam en Turquie.
C’est-à-dire le bain de vapeur au début, puis le passage du gant de crin (qui
permet d’enlever les peaux mortes), puis le savonnage/rinçage. Vient ensuite le
massage, fait par un énergique Turc (le vrai, celui avec la moustache), qui
vient mettre tout son poids sur mes bras croisés et appuie bien fort avec son
coude sur le creux du dos, à me faire craquer les vertèbres. Mais ça reste très
tolérable, surtout que ce hammam avait la particularité de proposer à chaque
client une petite cabine privative, où l’on peut se reposer, voire même faire
une sieste, une fois le bain et le massage finis. Ne pas oublier bien sûr de
prendre le traditionnel «çay » (thé noir turc) pour se réhydrater. Le tout
pour environ 15 euros, ça reste très appréciable et permet d’évacuer tout le stress
accumulé de la semaine.
Ma cabine privative: parfait pour se reposer après le massage énérgétique.
Quand je pense à la Turquie, une des premières choses qui me vient à l'esprit ce sont les tulipes. Je ne sais pas pourquoi précisément, mais j'ai toujours eu cette association. Je vous laisse donc apprécier quelques photos prises lors d'une ballade au parc de Emirgan, situé sur les hauteurs du Bosphore, côté Europe. C'était il y a déjà 3 semaines, la saison des tulipes est malheureusement déjà finie pour cette année.
On peut également apercevoir quelques photos du premier pont sur le Bosphore, ainsi que quelque pêcheurs qui espèrent faire une dernière belle prise avant la clotûre de la saison de la pêche.